Mercredi 14 février 2024, Agriconomie et Réussir, en collaboration avec BVA ont dévoilé les résultats de PRISM 2024 l’étude barométrique agricole de référence sur les agriculteurs français et les différents profils types qui s’en dégagent.
Une inquiétude grandissante dans les campagne
Menée fin décembre 2023 auprès d’un échantillon représentatif de 2 321 agriculteurs, les résultats de cette édition et leur évolution par rapport à la précédente édition de décembre 2022, sont en totale résonance avec l’actualité marquée par la crise agricole. Voici un aperçu des résultats :
- Forte progression du pessimisme en à peine 1 an : 40 % des enquêtés se déclarent pessimistes quant à l’avenir de leur exploitation contre 34% il y a un an, soit un bond significatif de 6 points. Seulement 25% sont optimistes (en baisse de 4 points). Parmi les plus pessimistes, on trouve les viticulteurs (49%, en hausse de 11 points).
- La concurrence internationale devient la 1ère préoccupation : avec 10 points de plus que l’an dernier, cette situation est jugée très préoccupante par 40% des agriculteurs. La crainte de pertes de production à cause des aléas climatiques reste stable (34 %), à égalité avec les difficultés de transmission de l’exploitation. Enfin, les difficultés financières dans un avenir proche (30%, en hausse de 5 points en un an) complètent ce top 4 des préoccupations.
- Les contraintes réglementaires, principal obstacle à la sérénité : ils sont 66 % (contre 62% l’an dernier) à estimer que l’assouplissement des réglementations serait très pertinent pour aborder plus sereinement l’avenir. Une première place qui se renforce très nettement puisqu’arrive ensuite loin derrière le développement de techniques innovantes pour réduire l’usage d’intrants (25 %, en baisse de 3 points) et un financement plus adapté des exploitations qui inversent pour une agriculture durable/engagée (26 % en hausse de 3 points).
- Une appréciation majoritairement défavorable vis-à-vis de la nouvelle PAC :
> 92% des sondés jugent qu’elle ne protège pas davantage les agriculteurs européens de la concurrence hors-Europe,
> 86% estiment que les nouvelles règles sont complexes à mettre en œuvre sur l’exploitation ; ce sentiment est particulièrement prégnant chez les céréaliers (93%),
> 51% s’attendent également à une baisse de leurs aides PAC. - Pour faire le lien avec les élections européennes :
> À une écrasante majorité (89%), les agriculteurs estiment être mal représentés par les députés européens français. 50% affirment que les résultats de cette élection n’auront aucune incidence sur leur exploitation, mais 40% s’attendent à davantage de pression en matière de normes environnementales,
> 70% attendent de ce nouveau Parlement européen qu’il légifère en priorité sur la mise en place de clauses miroirs entre pays adhérents de l’UE.
Vincent Fonverne, Head of Partnership d’Agriconomie, explique : « Cette étude barométrique est inédite et une source précieuse pour comprendre le comportement des agriculteurs français. Plus que jamais, elle est nécessaire pour mieux accompagner les professionnels du monde agricole. Elle est complétée par des focus filières, sur toute l’année, afin de toujours mieux décrypter les problématiques à un enjeu« .