Gel de printemps : un épisode particulièrement difficile
Après des températures quasi estivales enregistrées fin mars et de premières floraisons déjà bien amorcées, la France a connu au cours des nuits du 6 et du 7 avril un épisode de gel sans précédent. Et ce, à l’échelle nationale.
Les viticulteurs et les arboriculteurs sont particulièrement touchés, bien qu’il soit encore trop tôt pour déterminer le coût exact des dégâts. On constate aussi des dégâts importants sur les colzas, et sur les semis de betteraves dans certaines régions. Toutes les pensées de l’équipe Weenat vont aux agriculteurs touchés par cette catastrophe. Face à l’ampleur du phénomène, le gouvernement a annoncé le déploiement du régime de calamité agricole. Toutefois, d’autres épisodes de gel sont encore à craindre au cours des prochains jours.
Températures humides minimum mesurées par les capteurs gel Weenat pendant la nuit du 7 avril 2021
Comment les viticulteurs et les arboriculteurs protègent-ils leurs cultures face au gel ?
Au chapitre des aléas climatiques, le gel de printemps est un fléau bien connu des agriculteurs. Contrairement aux gelées hivernales, les gelées d’avril et de mai se produisent au moment où les premiers bourgeons font leur apparition. C’est un stade délicat, pendant lequel la plante est très vulnérable.
Paradoxalement, le réchauffement climatique aggrave les risques. Les températures clémentes des premiers mois de l’année accentuent en effet la précocité des premières floraisons, laissant les plantes complètement exposées au risque de gelées printanières.
Pour lutter contre le gel, les viticulteurs et les arboriculteurs utilisent toutes les ressources à leur disposition. Parmi les moyens de lutte contre le gel les plus couramment utilisés, on distingue :
- Les chaufferettes au fuel
- L’aspersion d’eau à faible débit
- Le recouvrement
- La formation de fumée ou de brouillard
- Et les éoliennes
Le problème, c’est que l’activation de ces moyens de lutte a souvent un coût important. Un coût financier, bien sûr, mais aussi un coût en temps. Toute la difficulté consiste donc à savoir QUAND les déclencher. Et pour le savoir, il n’y a pas 36 solutions : il faut un outil FIABLE et PRÉCIS pour suivre l’évolution des températures.
Un capteur gel connecté pour sécuriser les récoltes Cet outil, il a été développé en 2018 par Weenat, le spécialiste français de la météo connectée, pour faciliter le quotidien des professionnels de l’agriculture. Il prend la forme d’un capteur gel connecté, capable de mesurer avec précision la température sèche et de la température humide sans abri.
Les données du capteur sont ensuite transmises vers l’application Weenat en temps réel, ce qui permet à l’agriculteur de suivre – directement sur son téléphone ou son ordinateur – le risque de gel sur ses parcelles.
« Une nuit de surveillance gel c’est une vraie nuit de stress, on joue notre année. Mon portable ne quitte pas mes mains, je regarde constamment l’évolution des températures », explique Nicolas Godard, arboriculteur dans la Drome.« La solution gel Weenat c’est un vrai gain d’anti-stress et de sécurité pendant la saison. On se rassure, ça nous facilite la vie. »
Pour plus de sécurité, l’agriculteur peut également paramétrer des alertes gel. Weenat le prévient alors par SMS, email ou téléphone dès que les températures chutent sous un seuil critique. Et ce, 24h/24.
Les mathématiques du risque agricole
L’agriculture a toujours été une activité à risque. La situation climatique épouvantable que vivent en ce moment nos agriculteurs nous le rappelle. Mais elle nous rappelle aussi que ces risques deviennent de plus en plus difficiles à maîtriser : la combinaison du réchauffement climatique, de la réduction massive des intrants et de la volatilité des prix fait entrer l’agriculture dans une zone de turbulence et dont elle ne risque pas de sortir de sitôt.
Alors quoi faire ? Réponse : des MATHS.
Je reconnais que c’est une réponse étrange. A des catastrophes agricoles, on attend en général des réponses sous forme d’aides publiques ou de nouvelles techniques pour lutter contre le gel. Mais les maths sont une troisième voie. Elles peuvent en effet, en modélisant les risques, aider les agriculteurs et les pouvoirs publics à prendre, avant que les catastrophes n’arrivent, de bonnes décisions. La finance utilise les maths depuis 50 ans pour modéliser ses risques. Tous les secteurs industriels « à risque » modélisent et mettent en place leurs plans de prévention grâce aux mathématiques. Il est temps que l’agriculture en bénéficie aussi.
Il est vrai que les maths n’ont pas bonne presse en agriculture. C’est abstrait. C’est conceptuel. Et en plus ça ne semble pas du tout adapté au contexte agricole, domaine du vivant et de l’expertise de terrain par excellence. Et pourtant, j’en suis convaincu, certaines branches des mathématiques sont indispensables pour préserver notre agriculture dans ce contexte de turbulence.
L’une d’elle en particulier, la modélisation probabiliste systémique, s’attache à une idée simple : utiliser les mathématiques pour simuler les risques d’un système complexe soumis à des aléas. C’est ce que nous avons fait chez Thegreendata depuis plusieurs mois, en nous focalisant d’abord sur les aléas de marché. Nous avons modélisé le premier Indicateur de Risque de Commercialisation du Grain (IRCG), qui nous l’espérons sera utile à la profession et permettra aux agriculteurs céréaliers de mieux sécuriser leurs revenus.
Construit à partir de différents paramètres de vente des céréales (temporalité, nombre de lots, effets de seuil, etc.) et des historiques des cours, l’IRCG estime de manière objective le « risque » pris par l’agriculteur dans sa stratégie de commercialisation et la « performance » attendue par cette stratégie. Il permet donc d’estimer simplement le ratio « Risque/Performance » d’une stratégie de commercialisation – ratio qu’on retrouve aussi en finance pour la gestion des portefeuilles d’actifs et qui permet d’éclairer les décisions d’investissement.
Il n’est pas raisonnable de se baser sur le « bon sens » ou son « intuition » pour estimer le risque de commercialisation de sa récolte de céréales. Pour ceux qui en doutent, je les invite vivement à découvrir les travaux de Daniel Kahneman et Amos Tversky, lauréats du prix Nobel d’Economie 2002. On y découvre avec effroi à quel point notre cerveau est incapable d’estimer le « risque réel » d’une situation complexe ou incertaine, comme peut l’être un cours de bourse ou un incident climatique. L’excès d’optimisme nous incite à agir de manière totalement irrationnelle et à sous-estimer le risque réel. La peur nous empêche de croire aux catastrophes avant qu’elles n’arrivent.
Il est grand temps de mettre des maths dans l’évaluation du risque agricole.
Tribune de Jérémie Wainstain – CEO Thegreendata
MiiMOSA lève 7 500 000 euros pour accélérer son expansion et devenir la solution de financement de référence de la transition agricole et alimentaire.
MiiMOSA, a annoncé mi mars la finalisation d’une nouvelle levée de fonds de 7 500 000 euros. À l’occasion de ce nouveau tour de financement, l’entreprise qui a déjà levé 4 000 000 euros a réuni, aux côtés de certains de ses investisseurs historiques (Phitrust, Invivo et F.A.M.M.), de nouveaux actionnaires de référence :
- Alter Equity, pionnier français de l’investissement à impact, qui a structuré cette opération
- Fondation Daniel et Nina CARASSO, sous l’égide de la Fondation de France, engagée pour une alimentation durable
- Quadia Capital, fonds à impact suisse spécialisé dans le financement de solutions pour une économie régénératrice
- Astanor Ventures, fonds à impact belge, investisseur au capital de La Ruche Qui Dit Oui et Ÿnsect.
Fondée en 2015 par Florian BRETON, MiiMOSA a accompagné 4 000 projets en 6 ans pour près de 50 000 000 euros de financement . Avec ce nouveau financement, elle entend accélérer le déploiement de son activité en France, en Belgique et préparer son expansion en Europe avec pour objectif dans les prochaines années de :
- doubler les effectifs de l’entreprise, aujourd’hui composée de 35 personnes ;
- franchir le seuil des 10 000 projets accompagnés ;
- diversifier son offre de financement ;
- lancer un nouveau pays, après la France et la Belgique ;
- multiplier par 10 sa collecte et dépasser le demi-milliard d’euros de financement.
Un marché en pleine transition.
En seulement 10 ans, le secteur du financement de l’agriculture et de l’agroalimentaire a doublé pour atteindre, en France et en Belgique, les 20 milliards d’euros de crédit par an, auxquels s’ajoutent 13 milliards d’euros de subventions européennes via la Politique Agricole Commune. Les acteurs du secteur sont en recherche de financements sur-mesure, adaptés à l’évolution de leurs besoins de financement et aux transitions de la thématique, simples et rapides.
Dans un marché français et belge dominé par les banques mutualistes (part de marché : 97%), qui ont historiquement fait la preuve de leurs avantages, MiiMOSA propose aux porteurs de projets une offre de financement flexible, transparente et facile d’accès (100% en ligne).
Une prise de conscience collective en France
En permettant à tout un chacun de financer ces projets MiiMOSA répond à une tendance de fond : 62 % des Français souhaitent accorder « une place importante » aux impacts environnementaux et sociaux dans leurs décisions de placements, avec notamment en tête des intérêts la dépollution (78 %), le changement climatique (74 %) et la biodiversité (66 %).
A travers le financement de la transition agricole
et alimentaire, il est possible de contribuer à répondre aux principaux défis
de l’humanité. Sur le seul sujet du climat, l’agriculture et les agriculteurs
vont contribuer à l’atténuation des changements par la conservation, la
fixation et la substitution du carbone mais également en créant des systèmes
agricoles en mesure d’amortir les épisodes climatiques extrêmes.
Ensemble, faisons bouger les choses !