Imaginez Julien, un agriculteur, recevant en temps réel sur son téléphone toutes les données de sa benne de blé à peine livrée à la coopérative (tonnage, Poids Spécifique, humidité…).
Imaginez Marie, responsable du Service Céréales, pouvant accéder à ces mêmes informations depuis l’ERP de la coopérative sans avoir réalisé la moindre saisie manuelle et grâce uniquement à l’interopérabilité des appareils en service.
Imaginez un monde où tous les logiciels agricoles seraient interconnectés : « Du Big Data et de l’Intelligence Artificielle comme s’il en pleuvait » diraient certains !
Pourtant, à l’heure où les géants du Web mettent fièrement en avant sur leur site web leurs plus belles intégrations avec des logiciels partenaires (Slack, Salesforce, Asana, Zoom…), le monde agricole semble à la traîne…
L’interopérabilité des logiciels agricoles semble malheureusement être un peu l’Arlésienne : chaque éditeur clame haut et fort y être prêt et la souhaiter, mais elle ne vient jamais.
Alors, comment passer d’un monde où la plupart des éditeurs travaillent en silos (sans mauvais jeu de mots) à un monde ouvert et interconnecté ?
Le métier d’abord, la technique ensuite !
L’intéropérabilité peut se définir comme la compatibilité des logiciels, c’est-à-dire la capacité des systèmes à s’interconnecter et à échanger facilement des informations.
Si le sujet semble technique, il s’agit avant tout d’une problématique métier. En d’autres termes, l’interopérabilité implique d’abord des humains avant d’impliquer des machines.
Le point de départ consiste donc à définir en quoi la mise en place d’une passerelle entre deux services va augmenter la valeur ajoutée auprès de l’utilisateur final.
Par exemple, si une coopérative permet à ses agriculteurs de vendre leurs récoltes depuis une application mobile et souhaite retrouver l’ensemble de ses contrats dans son système d’information, les éditeurs de l’application mobile et de l’ERP ont tout intérêt à proposer l’intégration la plus fluide possible entre leurs deux logiciels afin d’apporter plus de valeur à leur client commun.
Et les bénéfices de l’intéropérabilité pour la coopérative sont évidents :
- Réduction des erreurs humaines : moins de ressaisies, moins d’erreurs.
- Meilleure prise de décision : données centralisées pour des choix optimisés.
- Gain de productivité : les utilisateurs économisent du temps…
Il est intéressant de noter que l’intérêt de l’éditeur d’ERP pour l’intéropérabilité n’est pas de développer une nouvelle ligne de revenu (car ces intégrations ont également un coût à supporter pour l’éditeur) mais plutôt de fidéliser la coopérative en lui offrant un choix le plus large possible d’intégrations avec des applications partenaires (tout en se positionnant au coeur de l’écosystème).
Le rôle de chaque éditeur est donc d’identifier les partenaires les plus pertinents pour apporter un maximum de valeur à ses utilisateurs.
Dès lors que les besoins et cas d’usage sont clairement définis, alors les équipes techniques entrent en jeu !
La technique comme simple moyen
Pour faciliter l’échange de données, les éditeurs vont favoriser l’utilisation de formats standards de fichiers (comme le CSV ou le XML) ou de protocoles d’échange (comme une API ou un FTP).
En fonction du système d’information de la coopérative, les possibilités sont plus ou moins limitées (AS/400) mais la technique est rarement le facteur limitant.
La magie de la technologie fait que deux logiciels peuvent se parler et dans les deux sens : si l’import automatique des contrats générés via une application comme Perfarmer dans l’ERP de la coopérative permet d’éviter la ressaisie manuelle de ces contrats par le service céréales, l’export des bons de livraison de l’ERP vers une application comme Perfarmer permet à l’agriculteur de savoir à chaque instant ce qu’il lui reste à vendre sans même avoir à appeler son technicien à la coopérative !
Encore un moyen d’apporter encore plus de valeur aux utilisateurs finaux grâce à l’intéropérabilité.
Et puisque la technologie n’a pas de limites, il est même possible de définir des fréquences d’intégration personnalisées pour partager par exemple à l’agriculteur en temps réel la qualité de chacune de ses bennes livrées au silo !
—–
Comme le dit le proverbe : « Seul, on va plus vite ; ensemble, on va plus loin ».
Il est loin le temps où un éditeur pouvait se targuer de savoir faire tout mieux que tout le monde et qu’il n’y avait pas besoin d’aller voir ailleurs (même quand on s’appelle Apple)…
L’interopérabilité n’est donc plus un concept théorique mais désormais une réelle source de valeur (et non de coût !) pour n’importe quel éditeur de logiciel souhaitant s’inscrire dans la durée.Un grand merci aux différents éditeurs agricoles qui cherchent à agir ensemble pour une agriculture plus connectée et performante en montrant l’exemple via des intégrations robustes avec l’application Perfarmer.
Longue vie à l’interopérabilité !