L’après-récolte est soumise à de nombreuses contraintes qui risquent de fragiliser plus globalement la compétitivité de la filière céréalière française : flambée des coûts énergétiques, aléas géopolitiques, Insecticides bientôt interdits, manque d’attractivité /main d’œuvre… tout cela pèse sur le niveau de marge d’une filière dont le niveau de création de valeur est déjà relativement faible.
Il y a donc urgence à trouver des solutions pour activer des gisements de valeurs : la transformation digitale et plus particulièrement l’analyse et l’exploitation des données peuvent y participer.
C’est la conviction de Javelot, qui propose aux coopératives, négoces et agriculteurs des solutions connectées pour améliorer les performances de l’après-récolte. Javelot équipe déjà 10 % du marché avec sa solution pour piloter et optimiser les performances de stockage. A la clé, des économies d’énergie significatives grâce au pilotage intelligent de la ventilation, une réduction des insecticides de stockage et du confort de travail. L’entreprise a bouclé fin septembre une levée de fonds de 10 millions d’euros auprès notamment de Next Stage, expert en capital développement et d’Idia, le fonds d’investissement du Crédit Agricole.
« Notre ambition est de devenir l’acteur qui intégrera l’ensemble de la chaîne de données du grain »
Ce financement répond à 2 objectifs : se développer hors de nos frontières, pour devenir leader sur le marché européen d’une part, et d’autre part, développer de nouvelles couches de services pour couvrir l’ensemble de la chaîne du grain, du départ de la ferme jusqu’à l’arrivée chez le client final. « Nous travaillons actuellement sur une solution pour optimiser les performances logistiques liées par exemple au plan de collecte, explique Félix Bonduelle, directeur et co-fondateur de Javelot. Notre ambition, à terme, est de devenir l’acteur qui intégrera l’ensemble de la chaîne de données du grain. » L’entreprise a été sélectionnée dans le programme FrenchTechAgri20, qui accompagne les 22 AgTech qui feront l’agriculture de demain. Elle est également référencée par Bercy dans le cadre du plan de sobriété énergétique. « C’est une belle reconnaissance pour nous et cela montre surtout que les enjeux de l’après-récolte émergent dans le débat public, c’est une très bonne chose ».
Enfin, pour accompagner son développement, de nombreux recrutements sont en cours : « nous sommes une trentaine aujourd’hui, nous devrions doubler l’effectif en 2023 », conclut Félix Bonduelle.