La volatilité des prix des matières premières agricoles s’est accélérée ces 5 dernières années, touchant l’ensemble des produits: fruits, légumes, viande, poisson… cette réalité nécessite une adaptation urgente pour éviter de déséquilibrer durablement la chaîne agro-alimentaire, du producteur au consommateur final.
D’où vient cette volatilité ?
Elle est liée pour partie au contexte géopolitique actuel : guerres en Ukraine et au Proche-Orient. Prenons un exemple: l’Egypte, berceau de la culture du melon, est l’un des principaux producteurs mondiaux, avec une production annuelle supérieure à 900 000 tonnes. Habituellement, une grande partie de cette production est exportée en Asie via le canal de Suez. Le conflit en cours perturbe cette route commerciale, obligeant l’Egypte à rediriger une grande partie de sa production vers l’Europe, créant ainsi une nouvelle source de concurrence pour les melons européens, à des tarifs plus avantageux.
La volatilité des prix trouve également son origine dans une tendance sous-jacente : le changement climatique et l’augmentation des événements climatiques extrêmes. Pensez par exemple à la crise de la moutarde de 2022, due à la sécheresse au Canada l’année précédente, ou encore aux conditions climatiques qui ont impacté la production de blé ce printemps, conduisant à une hausse des prix de 20% en l’espace de 4 semaines. Ces événements extrêmes vont malheureusement se multiplier, perturbant davantage les productions et les prix agricoles.
Quels sont les impacts de la volatilité des prix ?
Les fluctuations des prix sont sources d’instabilité et de tensions tout au long de la chaîne agro-alimentaire. Les acteurs industriels ont vu leurs coûts s’envoler, alors même que la marge de l’industrie agro-alimentaire a baissé de 20 points sur la période 2000-2020. La crise agricole, qui s’est intensifiée depuis le début de l’année, met en avant des revendications légitimes comme une plus grande stabilité des revenus et la capacité de se projeter sereinement dans le futur.
Les fluctuations augmentent les frictions, comme en témoignent les négociations tendues entre les industriels et les distributeurs ces derniers mois. Au bout de la chaîne, cette volatilité se traduit souvent par une hausse des prix pour le consommateur final.
Quelles solutions pour s’adapter à ce “new normal”?
Différentes solutions doivent être imaginées et mises en place. C’est d’ailleurs pourquoi les ex-députés Mme Babault et Mr Izard ont été mandatés par le gouvernement en février dernier pour piloter la commission en charge de la révision de la loi Egalim. Cette loi permet de corriger les insuffisances du marché, et correspond à une approche défensive.
En parallèle, d’autres solutions doivent être étudiées, afin de donner aux acteurs les moyens de se protéger des soubresauts du marché avant qu’ils n’apparaissent, dans une logique offensive. La réponse pourrait venir du développement de nouveaux produits de couverture au périmètre étendu. Quideos s’engage dans cette voie pour apporter une solution concrète et durable à la volatilité.
Pour rappel, un produit de couverture est un produit financier permettant de réduire le risque et de se protéger contre les fluctuations défavorables des prix des matières premières (ou d’autres produits). Actuellement, ces solutions sont limitées aux matières premières agricoles « listées » (blé, café, soja, cacao…), qui ne représentent que 10 % du marché agricole total. Il n’y a rien pour les 90 % restants : fruits, légumes, viandes, poissons, beurres, huiles…
Avec les données disponibles aujourd’hui, proposées par exemple par FranceAgriMer ou l’Union Européenne, il est possible de développer des produits de couverture innovants pour l’ensemble des matières premières agricoles. Ces produits, ressemblant à des assurances contre la volatilité des prix, permettraient aux agriculteurs de gérer et piloter leur rentabilité en fonction de leurs coûts réels et de leurs besoins spécifiques. Ils pourraient se baser sur les coûts de production propres à chaque exploitation, offrant ainsi la sécurité aux agriculteurs pour réaliser les investissements nécessaires à leur transition environnementale et à leur développement.
C’est cette direction que Quideos a choisi de suivre, et c’est pourquoi nous avons lancé le processus d’agrément auprès de l’AMF et de l’ACPR.
Parallèlement, nous structurons un club d’Early Adopters, constitué de représentants de la chaîne agro-alimentaire (producteurs, éleveurs, coopératives, grossistes, industriels, distributeurs), afin de développer les solutions de couverture les plus adaptées pour protéger chaque acteur face à la volatilité des prix. Ce club a pour vocation d’organiser des échanges et des rencontres en attendant l’obtention de nos agréments. Si ce sujet vous intéresse, n’hésitez pas à nous contacter pour nous rejoindre !
En attendant, nous vous encourageons à visiter notre plateforme (www.quideos.com) permettant de suivre le prix de plus de 6,000 matières premières agricoles en France et en Europe. Son accès est intégralement gratuit!