Invers, la filière de production de protéines d’insectes d’Auvergne Rhône Alpes met à l’honneur l’un de ses agriculteurs partenaires : Rémy Petoton agriculteur et entomoculteur (éleveur d’insectes) à Saint-Clément-de-Régnat (63). Rémy a désormais un nouvel élevage dans son exploitation autre que les bovins : les vers de farine ! Un moyen pour lui de se diversifier et d’augmenter la valeur de son exploitation mais également de percevoir un complément de revenu. Dans son bâtiment de 850m², Rémy est un des pionniers de la filière de protéines d’insectes.
Le processus d’élevage d’insectes créé par la start-up Invers en 2018 met au cœur de la production les agriculteurs, en charge de l’engraissement des vers, qu’il nourrit principalement avec du son de blé, coproduit agricole mal valorisé issu des meuneries de la coopérative proche. Le modèle circulaire d’Invers permet ensuite à l’agriculteur la récupération des déjections des vers de farine, qu’il valorise dans ses sols :
« Avec une production de 25 tonnes de compost d’insectes par mois, je peux fertiliser 150 des 250 hectares de mon exploitation tout en réduisant les intrants chimiques de trois-quarts » nous explique Rémy, une solution économique et plus naturelle.
C’est grâce au Laboratoire d’Innovation Territorial (LIT) et à une présentation de Sébastien Crépieux en 2017 que Rémy a commencé à rentrer dans la filière de production d’insectes. Dès 2018, il accueillait sur sa ferme, ainsi que 2 autres agriculteurs, un container maritime équipé avec plus de 800 bacs d’élevage, lui permettant d’appréhender l’élevage d’insectes, en vue du développement de bâtiments d’élevage mieux dimensionnés, plus économiques, zéro énergie, et beaucoup plus automatisés ! L’objectif de Rémy est de pouvoir remplacer son élevage de bovins par l’élevage d’insectes, plus adapté dans le contexte du réchauffement climatique, et pouvoir mieux répartir son temps de travail sur l’exploitation. Il souhaite également diminuer sa dépendance aux engrais chimiques grâce à la récupération des déjections des vers de farine et pouvoir mieux se consacrer à ses cultures.
Sébastien nous explique que la démarche d’Invers peut favoriser l’installation de jeunes agriculteurs dont beaucoup ont peu d’accès à des terres. Un autre avantage est que « l’élevage d’insectes n’est pas dépendant des aléas climatiques, ce qui n’est pas le cas des bovins ou des céréales ». La valorisation directe des insectes par Invers pour l’alimentation des animaux (chiens, chats, oiseaux, etc) et les nombreux débouchés à venir (poulets, porcs et humain) laissent entrevoir un bel avenir pour cette nouvelle production, donnant ainsi envie à plusieurs agriculteurs de se lancer aux côtés d’Invers dans cette aventure.